Hana Makhmalbaf n'a que 19 ans mais pourtant elle signe déjà un premier long métrage plein d'amour, d'intelligence et de virtuosité. C'est l'histoire de Baktay, petite fille afghane de 6 ans qui se met en tête de vouloir aller à l'école, coûte que coûte quitte à braver tous les dangers.
Comment ne pas craquer devant cette petite bouille d'enfant, qui, têtue et obstinée, s'évertue à vendre le seul bien de sa famille, des oeufs, pour s'acheter un cahier (symbole du savoir) et ainsi pouvoir aller à l'école.
Filmé à hauteur d'enfant, Le Cahier est un film poignant, dénonçant les ravages de la guerre d'Afghanistan, guerre présente dans les jeux , pas si innocents, des enfants.



Simple mais pas simpliste, Le Cahier est rempli de symboles : Batkay symbolise l'innocence, la pureté enfantine, la fragilité (les oeufs) la ténacité aussi mais surtout l'espoir : elle chemine, en effet, dans une chaleur hostile, drapé d'une robe verte, résistant à tous les dangers... espoir d'aller à l'école dans un pays où moins d'un million (dans le contexte du film, mars 2001) d'élèves sont scolarisés. Le titre original Bouddha s'est écroulé de honte fait référence aux statues détruites (images d'ouverture et de clôture) par les talibans en mars 2001, prémices des représailles américaines aux attentats du 11 septembre 2001. Symbole encore une fois très fort, chocs des cultures, qui se retrouvent dans les jeux quotidiens des garçons afghans mimant la guerre. Violence qui influe même l'innocence symbolisée par les enfants dans Le Cahier.
Le Cahier est un film très émouvant et est superbement réalisé, chapeau bas !
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