Ressorti sur nos écrans à l'occasion de ses multiples nominations aux Césars (on parie combien pour le César du meilleur film ?) Polisse est la claque de ce début d'année.
Servi par la crème des acteurs de la nouvelle génération (Joey Starr, Marina Foïs, Karin Viard en tête), Polisse commence en fanfare avec la musique de L'île aux enfants en totale contraste avec le témoignage qui va suivre "Papa m'a grattée les fesses". Pas le temps de s'apitoyer sur cette histoire, on en passe à une autre. Par un montage nerveux, Maïween passe en revue le lot quotidien d'une brigade des mineurs de Paris. Polisse n'a pas de temps mort, c'est organique, filmé en très gros plans au plus près des policiers. Car Polisse, c'est d'abord un visage de la police sous un autre jour. Un visage d'une police qui travaille sans relâche, des personnes qui ne distinguent plus la frontière entre la vie privée/publique. Pour faire simple, ils vivent près de 24/24h ensemble. Et s'offrent quelques moments de défoulement cultes : voir notamment l'incroyable séquence de la boîte de nuit qui donnerait presque envie de travailler dans la police. Quoique pas vraiment. La scène clé d'engueulade entre Nadine et Iris (Karin Viard et Marina Foïs au sommet de leur art) vient tout contrecarrer.
Polisse offre cependant de très bons moments d'humour parmi des scènes chocs (le bébé, le suicide). Le langage est plutôt fleuri, beaucoup de "Ta gueule" (comme le ferait remarquer un certain Jérémie Elkaïm, excellent dans le rôle de l'intello du groupe) mais au final qui ne gène pas tellement et renforce le coté "documentaire". Maïween se donne d'ailleurs le rôle de la photographe comme pour souligner le fait qu'elle est l'observatrice du groupe (un peu coincée, d'ailleurs).
Film coup de poing qui prend aux tripes, Polisse donne ses lettres de noblesse au cinéma de Maïween. Une grande réalisatrice est née.
Pan pan cul-cul
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