Restless commence par un plan zénithal d'un ado qui dessine son corps allongé à la craie sur le béton... drôle d'image, rappelant la mort. Le film continue sur ce postulat de mort : Enoch (l'ado en question), un jeune quelque peu dandy se rend à un enterrement dont il ne connaît pas la personne et rencontre Annabel, une jolie fille cancéreuse. Les deux tombent amoureux... La fin, on s'en doute à l'avance, ce pourquoi Gus Van Sant joue de toute cette ambiance post-mortem. Restless n'en est pas pour autant un film larmoyant. On rit avec les personnages, on aime regarder Annabel profiter des derniers instants de sa vie. Les deux tourtereaux vont même en jouer au sens littéral ; c'est d'ailleurs la scène la plus intéressante du film, nous, spectateurs, ne savons plus sur quel pied danser... Enoch découvre Annabel mourrante sur la moquette : réalité ou fiction ? Annabel tranche vite cette question en coupant le son de la cassette. La mort qui est de tous les instants ne semble en rien ébranler leur légéreté et vivent leurs premiers émois (séquence d'Halloween, toujours le thème de la mort même dans les fêtes) avec romantisme.
Un brin mélo, Restless reste un GVS mineur mais qui rapelle ses premiers films (Will Hunting, Gerry). Retour aux sources ? En tous les cas, il demeure sans contexte le cinéaste de l'adolescence.
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